En 1975, la NASA a acquis sept Renault 12 électriques, transformées par la société EVA, dans le but de vérifier la viabilité des véhicules électriques face à la crise pétrolière.
L’Agence spatiale américaine, la NASA, a acheté il y a 45 ans avec sept unités de l’emblématique Renault 12 convertie en électrique par la société EVA (Electric Vehicle Associates). Son objectif était d’étudier cette technologie face à la crise pétrolière. Les résultats n’ont pas été satisfaisant ce qui a mis fin au programme et les véhicules ont été vendus.
En 1973, avec la crise du pétrole, le département américain de l’Énergie a investi dans plusieurs programmes pour étudier les véhicules électriques. Entre 1975 et 1976, la NASA a lancé l’ERDA (Electric and Hybrid Highway Vehicle Systems Program) visant à tester la viabilité commerciale des véhicules électriques, pour lesquels elle a utilisé sept unités Renault électrique transformées par EVA. Les tests ont été divisés en deux étapes au cours desquelles les autonomies, les vitesses de croisière, les accélérations et la capacité de freinage de chaque voiture ont été analysées.
En seulement huit ans (de 1974 à 1982), la société EVA s’est consacrée à la conversion de véhicules à combustion en véhicules électriques. Parmi les modèles qui lui sont passés par les mains figurent quelques-uns des plus emblématiques de Ford, comme l’Escort, le Fairmont, exclusifs au marché américain ou encore la Mustang. De plus, certaines camionnettes et pickup ont également défilé dans ses ateliers dont la protagoniste de cette histoire, la Renault 12 électrique, baptisée EVA Metro.
La berline française, lancée en 1969, est restée en production jusqu’en 1994, année durant laquelle la dernière unité est sortie des lignes production le 2 novembre. Sa mécanique très simple en a fait un véhicule très fiable et le modèle qui a vendu le plus d’unités en Europe au 20ème siècle. Dans les années 1970, ce modèle est arrivé aux États-Unis avec une version locale, qui comprenait des doubles phares avant et des pare-chocs plus volumineux, pour répondre aux exigences d’homologation du pays.
EVA avait démonté le moteur à essence de 1,3 litre d’origine et les composants qui l’accompagnent pour installer en lieu et place du propulseur thermique un moteur électrique de 10 kW (13 ch) alimenté avec des batteries au plomb situées dans le coffre et sous le capot. Au total, il s’agissait d’environ 16 ou 19 unités de 6 volts offrant une autonomie comprise entre 65 et 100 kilomètres avec chaque charge. Avec elles, le poids de la Renault 12 est passé à 1 429 kg, soit une demi-tonne de plus que l’originale. La recharge prenait environ six heures sur une prise de courant domestique de 220 volts. L’EVA Metro était capable d’accélérer de 0 à 100 km h en 24 secondes, soit deux fois plus que la version essence d’origine pouvait atteindre.
En 1977 les sept unités d’essai de la Renault 12 électrique ont été vendues à des particuliers et à des entreprises locales. Seuls deux d’entre elles ont survécus, une au Canada et une aux États-Unis. Il y a quelques mois, 43 ans après les tests de la NASA, un fan de ce modèle, créateur de la page Renault 12 USA , a localisé une de ces reliques à vendre en Géorgie. Pour autant que l’on sache, elle roulait toujours avec 18 000 km au compteur. Après l’avoir acheté, son nouveau propriétaire s’est attelé à la restaurer avec un nouveau pack de batteries au lithium plus léger pour redonner vie à sa Renault 12 électrique EVA Metro.