Avant de s’élancer pour la manche décisive du Championnat du Monde FIA des Rallyes-Raids (W2RC), le Team Dacia Sandriders a opéré un symbolique « retour aux sources » en visitant l’usine Renault/Dacia de Tanger. Cette halte, véritable pèlerinage au cœur de l’excellence industrielle qui forge l’héritage de la marque, a permis aux légendes du rallye-raid de se connecter avec les équipes qui donnent vie aux véhicules Dacia.

Pour les équipages de pointe  Nasser Al-Attiyah, Sébastien Loeb et Cristina Gutiérrez, il ne s’agissait pas seulement d’une obligation protocolaire. C’était l’occasion unique de ressentir l’effervescence et la rigueur de la chaîne de production, un moment privilégié d’échange avec le personnel (dont l’auteur de ces lignes fut témoin privilégié) avant de plonger dans l’intensité du Rallye du Maroc, du 12 au 17 octobre, où se jouera l’ultime titre de la saison 2025.

Le Maroc, Théâtre d’une Domination à Consolider

Le Royaume chérifien n’est pas un lieu anodin pour l’écurie. C’est sur ces terres arides que les Dacia Sandriders ont fait leurs débuts victorieux en 2024. Forts d’une saison impressionnante, auréolée de deux victoires absolues et de 13 succès d’étape en W2RC, ils abordent l’échéance marocaine avec un objectif clair : sécuriser la couronne mondiale pour leur fer de lance, Nasser Al-Attiyah.

Le Qatari, triple champion en titre, se positionne en favori pour une quatrième consécration consécutive. Avec une avance confortable de neuf points sur ses rivaux, le « Lion du Désert » est idéalement placé pour asseoir sa suprématie, invaincue depuis l’inauguration du championnat en 2022. Son copilote, le Belge Fabian Lurquin, partage cette pression et cette ambition.

« L’an dernier, la lutte a été serrée mais nous avons remporté le championnat. Je vais travailler très dur, et toute l’équipe aussi, pour essayer d’y parvenir à nouveau. J’espère que le Maroc nous réussira, » a confié Al-Attiyah, dont l’expérience du terrain marocain est un atout indéniable.

Une Stratégie d’Équipe au Service du Leader

Pour cette cinquième et dernière étape, l’équipe Dacia aligne ses trois binômes au complet. Le rôle de soutien sera crucial, comme le souligne la Directrice de l’équipe, Tiphanie Isnard : « Notre objectif principal sera de soutenir Nasser Al-Attiyah dans sa lutte pour le titre. Toute l’équipe a travaillé très dur et continuera à le faire pour ce rallye décisif. »

Les équipages de Sébastien Loeb / Édouard Boulanger (3ème au Portugal) et de Cristina Gutiérrez / Pablo Moreno (7ème) seront des pièces maîtresses de cette stratégie.

Pour l’Espagnole Cristina Gutiérrez, le Rallye du Maroc est « une étape clé de la saison » où il faudra « travailler ensemble, en équipe, pour essayer d’aider Nasser à décrocher le titre. » De son côté, Sébastien Loeb, qui retrouve Édouard Boulanger pour ce qui sera son deuxième rallye ensemble, mise sur la concentration : « Le Maroc sera un rallye différent, avec plus de navigation, donc nous devrons être concentrés et continuer à bien travailler ensemble. »

Un Parcours Impitoyable en Prélude au Dakar

Au-delà de l’enjeu du titre W2RC 2025, le Rallye du Maroc représente l’ultime répétition générale en conditions réelles avant le prestigieux Dakar 2026.

Le tracé, entièrement renouvelé cette année, s’annonce particulièrement exigeant. Sur un total de 2 299 kilomètres, pas moins de 1 478 seront chronométrés à travers le désert. Après un prologue inaugural de 19 km près de Fès le 12 octobre, les concurrents se dirigeront vers le sud et l’oasis d’Erfoud, épicentre des quatre jours de course suivants.

La première étape mettra immédiatement les nerfs des équipages à rude épreuve avec une spéciale de 300 kilomètres traversant le plateau sauvage du Rekkam. Le copilotage sera mis à l’honneur, comme l’anticipe Édouard Boulanger, actuel leader du classement des navigateurs : « Le Maroc devrait être un moment clé de la saison, probablement le rallye le plus difficile après le Dakar. On ne peut pas s’y présenter en pensant que ce sera facile. »

La réponse finale tombera le 17 octobre, lors de la spectaculaire Power Selective Stage de 33 kilomètres, qui sacrera à la fois le vainqueur de l’épreuve et le nouveau ou l’éternel champion du monde W2RC. L’enjeu est de taille : pour Dacia, il s’agit de transformer l’élan industriel vu à Tanger en consécration sportive dans le désert.

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