Face à un constat alarmant les accidents de la route demeurent la première cause de mortalité chez les jeunes adultes à l’échelle mondiale Renault déploie le programme « Human First », une initiative ambitieuse visant à agir sur les causes profondes de l’insécurité routière. Loin des solutions superficielles, la marque adopte une approche à 360 degrés, articulée autour de quatre piliers : prévenir, corriger, protéger et secourir.
« Fireman Access » : un brevet ouvert, un geste altruiste ou une stratégie marketing ?
En février dernier, Renault a franchi une étape décisive en ouvrant le brevet du « Fireman Access ». Cette technologie, mise à disposition gratuitement pour tous les constructeurs, facilite l’intervention des secours en cas d’accident. Ce geste, qui dépasse les considérations commerciales, témoigne de l’engagement de Renault en faveur de la sécurité de tous. Cependant, on peut s’interroger sur la portée réelle de cette initiative. S’agit-il d’un acte purement altruiste ou d’une stratégie marketing visant à améliorer l’image de la marque ?
Pierre Gasly, ambassadeur de la vitesse maîtrisée : un choix judicieux, mais suffisant ?
Pour sensibiliser les jeunes conducteurs aux dangers de la vitesse excessive, Renault a fait appel à Pierre Gasly, pilote de Formule 1. Dans un film percutant, diffusé mondialement, il endosse le rôle de coach et rappelle un message essentiel : la vitesse appartient aux circuits, pas à la route. Cette campagne, relayée massivement sur les réseaux sociaux, vise à toucher directement les 18-24 ans, une population particulièrement vulnérable. Cependant, la question demeure : un simple film de sensibilisation peut-il suffire à modifier les comportements à risque des jeunes conducteurs ?
« Safety Car » : un bridage de vitesse pour la Clio, une solution concrète, mais limitée
Conscient que la Clio est souvent le premier véhicule des jeunes conducteurs, Renault propose une solution concrète : un bridage de vitesse réversible, limitant la vitesse maximale à 110 km/h. Ce dispositif, disponible dans le réseau Renault, permet de limiter les excès de vitesse, principale cause des accidents mortels chez les jeunes. Cependant, cette solution soulève des interrogations. Le bridage de vitesse ne risque-t-il pas de créer un faux sentiment de sécurité chez les jeunes conducteurs ? De plus, il ne résout pas les problèmes liés à l’inexpérience, à la distraction et à la consommation de substances psychoactives, qui sont également des facteurs de risque importants.
Analyse : une stratégie à la hauteur de l’enjeu ?
L’initiative de Renault est louable, mais son impact réel reste à évaluer. Le bridage de vitesse, bien qu’utile, ne résout pas tous les problèmes liés à l’inexpérience et à l’immaturité des jeunes conducteurs. La sensibilisation, quant à elle, doit être continue et adaptée aux nouveaux usages (smartphones, réseaux sociaux…). De plus, il est essentiel de s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité routière, telles que le manque d’éducation à la sécurité routière, l’absence de contrôles rigoureux et la culture de la vitesse.